Organisation du temps de travail : la semaine de 4 jours

Agence Entreprise

Vous rêvez d’avoir un jour en plus de repos dans la semaine pour pouvoir profiter davantage de votre famille, pour vous remettre à la peinture, prendre des cours de langues ou tout simplement pour prendre du temps pour vous ? Aujourd’hui, ce n’est plus un rêve pour certains salariés en France ! Ça peut sembler utopique pour certains, mais la semaine de 4 jours a été testée et approuvée dans de nombreuses entreprises en France et à l’étranger. Cette structuration du temps de travail revient sur le devant de la scène afin de relancer l’économie face à la crise sanitaire alors que certains spécialistes prônent le « travailler plus ». Découvrez les dessous de la semaine de 4 jours avec un tour d’horizon des solutions mises en place à travers le monde et les témoignages de Stéphanie Colin coach en entreprise et des co-fondateurs de Lézards Création.

Qu'est-ce que la semaine de 4 jours ?

Comme son nom l’indique, la semaine de 4 jours consiste à travailler 4 jours uniquement, au lieu de 5 jours habituellement. Ce rythme de travail offre donc 3 jours de repos.

Concrètement, les entreprises peuvent opter pour 2 façons différentes de la mettre en place :

  • Soit le nombre d’heures de travail hebdomadaire diminue, c’est-à-dire que l’on continue de travailler 8h par jour mais sur 4 jours uniquement tout en gardant sa rémunération.
  • Soit le nombre d’heures hebdomadaire est maintenu, ce qui signifie que l’amplitude des horaires quotidienne augmente. On travaille 35h sur 4 jours pour la même rémunération.

Dans tous les cas la semaine de 4 jours n’est pas synonyme d’une baisse de la rémunération. Les entreprises qui ont adopté ce système, misent sur la qualité des heures de travail fournies plutôt que sur la quantité.

En France, la semaine de 4 jours a été soutenue dès 1993 par l’économiste et député européen Pierre Larroururou et le PDG de Danone Antoine Riboud. Selon eux travailler 32 heures par semaine obligerait les entreprises à créer des emplois. En 1996, la loi Robien autorise les entreprises à réduire le temps de travail à condition d’embaucher 10% de salariés en CDI. En échange, les entreprises bénéficiaient d’un allégement des cotisations patronales de sécurité sociales. À cette époque, environ 400 entreprises ont profité de cette loi. Cependant, depuis l’arrivée des lois Aubry sur les 35 heures, la loi Riboud n’est plus en vigueur et les entreprises qui souhaitent passer à la semaine de 4 jours ne bénéficient plus de cette allégement des cotisations patronales en France.

L'avis de l'expert : Stéphanie Colin, coach en entreprise

Nous avons interviewé Stéphanie Colin (avec qui nous travaillons également – cf site Internet) , coach en entreprise afin d’avoir son point de vue de professionnelle sur cette question de la semaine de 4 jours.

1. Pouvez-vous nous en dire plus dans un premier temps sur vous et votre activité ?

Stéphanie Colin : Je suis coach professionnelle, consultante et formatrice en management et communication pour les entreprises. J’interviens autour des questions de gestion de personnel et la conciliation entre performance et équilibre  au travail.

2. Pouvez-vous nous parler de votre expérience de la semaine de 4 jours ?

Stéphanie Colin : Je travaille 4 jours par semaine depuis 14 ans maintenant et ce n’est pas une décision qui a été motivée principalement par les enfants. Ce n’était pas lié à un problème de garde. La spécificité de mon activité est que les journées sont différemment chargées en fonction des besoins de mes clients. Je peux avoir des journées très chargées comme des journées où je dois travailler en soirée ou même le week-end. J’avais besoin d’une coupure au milieu de la semaine pour être plus efficace, mais aussi pour casser le rythme de la semaine et pouvoir faire d’autres choses. À partir de 2007 j’ai d’abord commencé à ne plus travailler les mercredis pour suivre des cours d’anglais, et j’ai découvert que j’étais plus efficace dans mon travail avec ce rythme. Les semaines semblent moins longue et ça permet d’alléger la charge mentale.
Lorsque je me suis mis à mon compte, il était évident pour moi de rester à 4 jours par semaine, et ça n’a pas signifié une baisse de productivité. Mes clients ont toujours eu leur dossier dans les temps, il n’y a jamais eu de problème à ce niveau là.

3. Aujourd’hui, qu’est-ce qui freine l’adoption de la semaine de 4 jours dans les entreprises en France ?

Stéphanie Colin : Je dirais que c’est avant tout un problème culturel. La semaine de 4 jours se heurte aux principes et aux croyances populaires liées au travail en France. On est dans un pays où l’on croit au présentéisme, mais c’est une utopie. Comme si le fait de quitter l’entreprise pendant 2 heures allait faire couler la boite. Or, c’est un faux problème de croire qu’avec une journée en moins le travail ne sera pas fait. Au contraire, puisque l’on a moins de temps, on ne peut pas remettre à plus tard. De plus, on veut partir l’esprit tranquille pour véritablement profiter de ses jours de pause donc on boucle les dossiers, on ne laisse rien trainer.
En France, on a la mentalité du besogneux. Il faut qu’on montre que le travail est dur. L’implication dans son travail est mesuré en fonction du temps que l’on passe à travailler. Et dès que l’on passe moins de temps à travailler, il y a un côté jugement. Mais, avec cette mentalité, le travail est fatiguant, on est donc moins productif, moins efficace. On prend plus de pauses, on fait trainer les choses. Or, si on prend le temps de travail et qu’on le compare avec le temps de travail réel, autrement dit le temps de travail qui crée réellement de la valeur ajoutée pour l’entreprise, on s’aperçoit que lorsqu’on a plus de temps, on a moins de travail réel. C’est par exemple le cas pour des chefs d’entreprise qui passent leur vie au travail en y laissant bien souvent leur santé et leur famille et qui, quand on y regarde de plus près, travaillent toutes ces heures parce qu’ils ont du mal à déléguer ou réalisent des tâches qui pourraient être optimisées.

4. En quoi la semaine de 4 jours peut-elle être une solution intéressante pour les entreprises suite à la pandémie du COVID-19 ?

Stéphanie Colin : Tout d’abord, il y a tous ceux qui étaient en télétravail, notamment avec des enfants de moins de 7 ans. Papa et maman étaient à la maison, mais n’étaient pas disponibles pour leurs enfants ce qui a créé des souffrances des deux côtés. Le stress et les angoisses engendrés par cette situation peuvent provoquer davantage de burn out. La mécanique du burn out fonctionne comme une balance à plateau : d’un côté on a la charge mental, autrement dit le « qu’est-ce que je dois faire », et de l’autre le « qu’est-ce que je fais pour être heureux », c’est-à-dire les loisirs. Après une semaine de travail, le week-end permet de rééquilibrer les charges sur une période courte. Or, quand la charge mentale est trop forte et que les loisirs ne font plus contrepoids, c’est l’explosion pour remettre la balance à zéro. La tension était trop forte, il n’y a pas d’autre alternative pour rééquilibrer la balance. La semaine de 4 jours peut permettre non seulement d’être davantage présent et d’avoir plus de temps pour sa famille, mais aussi d’alléger la charge mental accumulée pendant toute cette période et de rééquilibrer plus souvent cette balance. Ainsi cet équilibre vie professionnelle et vie personnelle peut passer par la mise en place d’une modulation horaire.
Ensuite, il y a les étudiants qui sont en pleine construction de leur réseau social. Or, cela n’a pas été possible pendant cette période ce qui a aussi engendré une souffrance. Dans tous les cas, on ne peut pas vivre qu’à travers un écran. Ce n’est pas suffisant à long terme. L’être humain est un être social. Aujourd’hui l’épanouissement de soi passe par le lien. Les jeunes ont besoin de récupérer le temps perdu avec la crise sanitaire. La semaine de 4 jours peut permettre d’impliquer davantage les jeunes au travail. Aujourd’hui on assiste à une démotivation des jeunes au travail face à des heures fixes ou à un aménagement du travail qui n’est pas adapté à leur rythme. N’oublions pas que les jeunes peuvent utiliser jusqu’à 6 fonctions cérébrales en même temps contre trois chez les personnes d’autres générations.
Plus il y aura de l’ouverture et de la flexibilité, plus les entreprises seront attractives, pourront retenir leurs talents, mais aussi seront meilleures dans ce qu’elles font.

5. Comment les entreprises peuvent-elles mettre en place la semaine des 4 jours ?

Stéphanie Colin : Pour les entreprises de prestation de service, il est relativement simple de mettre en place la semaine de 4 jours. Cependant, pour certains secteurs d’activité comme l’industrie, ça reste possible même si c’est relativement compliqué. Ça nécessite un accompagnement au changement. Il faut prévoir de la flexibilité, former des personnes polyvalentes, adapter les contrats de travail, organiser les équipes en roulement, répartir le temps de travail en fonction de la demande client… C’est une organisation plus complexe dont les chefs d’entreprise restent encore plutôt réticents. La clé c’est de trouver le rythme qu’on doit adopter pour produire du travail réel.
Cela dit, tout est possible quand on trouve son intérêt  et qu’on souhaite ce changement. Dans tous les cas, il faut se référer au code du travail qui est l’un des moins flexible au monde. Il faut également veiller à l’équité de traitement des salariés.

Un système testé et approuvé en France et ailleurs

La semaine de 4 jours est beaucoup plus répandue chez nos voisins européens et notamment les pays scandinaves où l’épanouissement personnel et le bien-être au travail sont des valeurs essentielles respectées par les entreprises. Cependant, le concept a aussi été adopté par certaines entreprises en France. Petit tour d’horizon d’entreprises ayant choisi la semaine de 4 jours :

     – À l’étranger

Toyota en Suède  

En 2002, l’usine de Toyota à Göteborg au Sud de la Suède est passé à la semaine de 30 heures. En 19 ans, les profits de Toyota ont augmenté de 25%. Et ce même avec des salaires plus élevés que la moyenne du secteur. D’après le directeur de l’usine, la mise en place de la semaine de 4 jours a permis au personnel de se sentir mieux, de limiter le turnover et de faciliter le recrutement.

Aux Pays-Bas

Aux Pays-Bas, la plupart des Hollandais travaillent en moyenne 30 heures par semaine et plus de la moitié des employés travaillent à temps partiel. Ce type de contrat n’est pas mal vu et il n’est pas uniquement réservé aux emplois non-qualifié. Il est d’ailleurs tout à fait courant de voir des personnes occupant des postes à haute responsabilité travailler à temps partiel. Pour les salariés à temps plein, la durée maximum de travail journalier et fixée à 10h et ils peuvent décider eux-même de leur emploi du temps. Ils peuvent répartir à leur convenance leurs horaires de travail.

On pourrait croire que ce système ne profite qu’au bien-être des salariés, mais d’après une étude de l’Expert Market de 2017, les Pays-Bas arrivent en 8ème position des pays les plus productifs au monde.

Basecamp aux États-Unis

Le fondateur de l’entreprise Basecamp, Jason Fried, a opté pour une solution hybride. Du 1er mai au 31 août ses employés travaillent 32 heures sur 4 jours et le reste de l’année 40 heures sur 5 jours. Cette solution permet aux employés de profiter pleinement des beaux jours de reviennent frais et dispo au travail.

Perpetual Guardian en Nouvelle-Zélande

Après un test concluant de quelques mois, l’administrateur de trusts, liquidateur de successions et gestionnaires de biens, a pérennisé la semaine de 4 jours à 32 heures. Durant cette période d’essai, les chefs d’équipe ont remarqué une diminution de l’absentéisme. Les employés arrivaient à l’heure et s’accordaient moins de pauses. Ils ont trouvé plusieurs méthodes pour travailler plus efficacement à commencer par la réduction de la durée des réunions.

Microsoft Japon

En donnant aux employés leurs vendredis, la filiale japonaise de 2 000 employés a augmenté sa productivité de 40% en août 2019. À l’issue de ce test, 92% des salariés ont déclaré avoir apprécié ce nouveau rythme de travail.

     – En France

YPREMA, le pionnier de la semaine de 4 jours en France

Dès 1996, YPREMA a mis en place la semaine de 4 jours grâce à la loi Robien. Aujourd’hui, tous les salariés de l’entreprise travaillent 35 heures par semaine et 80% d’entre eux effectuent ces heures sur 4 jours. Grâce à cette réorganisation du temps de travail, l’entreprise a augmenté sa productivité de manière significative puisqu’ils gagnent un mois de production dans l’année.

Je Porte Mon Bébé

S’inspirant de l’organisation du temps de travail adoptée par l’entreprise Basecamp aux États-Unis, Keren et Olivier Sâles co-fondateur de l’entreprise toulonnaise ont instauré la semaine de 4 jours du mois de mai au mois d’août. Grâce à ce nouveau système, ils ont remarqué qu’ils n’avaient pas une baisse de la productivité et que les employés s’investissaient davantage dans leur travail.

 

Les bénéfices de la semaine de 4 jours

Pour encore beaucoup de Français, c’est contradictoire de penser que la semaine de 4 jours peut avoir des effets bénéfiques sur le travail en entreprise. Or vous allez voir que les études menées à ce sujet montre bel et bien les effets positifs de ce rythme non seulement au niveau des salariés, mais aussi au niveau de la performance et de la santé de l’entreprise.

     – Un meilleur équilibre vie professionnelle et vie privée

88% des salariés en France jugent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée comme très important et 49% d’entre eux trouvent même ce critère plus important que leur salaire. C’est donc un élément central à prendre en compte pour toutes les entreprises. Une étude menée par Charles J. Hoson de l’Université d’Indiana Northwest, a montré que lorsqu’il y a déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée, les salariés sont davantage exposés au stress et aux maladies liées à l’anxiété. Ce déséquilibre provoque également davantage de conflits dans la vie personnelle, conduisant à des divorces ou à des lacunes dans l’éducation des enfants.

Or, avec la semaine de 4 jours, il est évident que les salariés peuvent bénéficier d’un meilleur équilibre entre leur travail et leur vie personnelle. En effet, avoir un jour de repos supplémentaire permet en toute logique d’avoir davantage de temps pour soi, pour sa famille ou pour d’autres activités. Ils ont davantage de temps pour s’épanouir personnellement et pas uniquement au plan professionnel. En définitive, cela permet de réduire le stress, l’anxiété et les conflits personnels liés au travail. Après une étude au sein de l’entreprise Perpetual Guardian suite à la mise en place de la semaine de 4 jours, le taux de stress des employés aurait diminué de 7%.

     – Un meilleur bien-être au travail

Lorsque l’équilibre vie professionnelle, vie privée n’est pas respecté, les effets se ressentent sur le plan personnel comme nous venons de le voir, mais ils se répercutent également dans le cadre du travail : baisse de productivité, de la motivation et de la satisfaction à aller travailler, les employés sont moins investis, les arrêts maladie et l’absentéisme sont plus important, d’après l’étude de Charles J. Hobson de l’Université d’Indiana Northwest. À partir de toutes ces observations, il est évident que travailler plus ne signifie pas s’épanouir au travail.

Une étude de Jean-Emmanuel de Neve, professeur d’économie à l’Université d’Oxford au Royaume-Uni, basée sur l’expérience de 5 000 personnes travaillant 4 jours par semaine chez British Telecom, a montré que les salariés étaient plus détendus, plus heureux. Ils prenaient plus d’appel avec une meilleure satisfaction client, ce qui a conduit à l’amélioration de la productivité de l’entreprise.

     – Une meilleure organisation

Supprimer un jour de travail n’est toutefois pas sans conséquence. Cela nécessite une réorganisation de la répartition du temps de travail. Ainsi, les tâches et le temps auquel on s’y consacre doivent être optimisés. Les priorités doivent être réévaluées et les salariés doivent se concentrer sur ce qui compte vraiment. Cela passe par une meilleure organisation du temps de travail. En effet, supprimer un jour de travail nécessite de hiérarchiser le travail et de se concentrer sur ce qui compte vraiment.

Dans certaines entreprises il a fallu également créer des postes polyvalents pour assurer le suivi des travaux en cours, comme chez Yprema. Ce qui a eu pour effet d’améliorer la communication entre les salariés. Cette organisation permet de se débarrasser du superflu, dont les nombreuses réunions inutiles font partie par exemple, pour travailler plus efficacement.

     – Une plus grande motivation et implication

D’après la psychologue Anders Ericsson, nous ne sommes capables de travailler efficacement que 4 ou 5 heures d’affilées. Selon elle, si l’on pousse les gens à travailler au-delà des limites dans lesquelles ils peuvent se concentrer de manière optimale, ils finiront probablement par acquérir des habitudes néfastes. Et la réalité, c’est que bien souvent les salariés passent une partie de leur journée au bureau à faire des activités qui ne sont pas directement en lien avec leur travail comme faire une pause pour boire un café avec ses collègues ou surfer sur les réseaux sociaux… D’ailleurs, une étude de 2016 réalisée sur 1 989 employés de bureaux britanniques montre que le salarié moyen ne travaille en réalité que 3 heures environ ! Or, avec la mise en place de la semaine de 4 jours chez Perpetual Guardian, ils ont constaté une diminution de 35% de l’utilisation quotidienne des réseaux sociaux au bureau par les employés.

Plusieurs études l’ont montré, les salariés qui travaillent 4 jours par semaine sont plus reposés, plus efficaces et davantage motivé dans leur travail à l’idée de profiter de 3 jours de repos. Ils s’acquittent de leurs tâches plus rapidement, ne font pas trainer leur dossier, et ne prennent beaucoup moins de pause.

     – Une entreprise plus écologique

C’est un des effets positifs de la semaine de 4 jours. En effet, puisque les salariés ne travaillent que 4 jours par semaine, cela entraine des gains énergétiques, mais aussi une réduction de l’empreinte carbone de l’entreprise et de ses salariés. Ainsi, la facture d’électricité de Microsoft Japon a diminué de 23,1% en août 2019 par rapport au mois de l’année précédente après avoir mis en place la semaine de 4 jours. Selon une étude suédoise, lorsqu’une entreprise réduit de 20% son temps de travail, elle peut diminuer de 16% ses émissions de gaz à effet de serre.

Vous l’aurez compris, avec la semaine de 4 jours tout le monde est gagnant : le salarié, le chef d’entreprise, mais également l’environnement.

 

Une solution de relance face à la crise économique et sanitaire ?

Avec la pandémie mondiale de la COVID-19, la situation économique mondiale est fragile. En France, comme toujours, beaucoup misent sur le « travailler plus » pour sortir de la crise économique et récupérer ces mois de confinement. Cependant, à l’étranger la semaine de 4 jours semble s’imposer comme une solution potentielle de sortie de crise.

En Nouvelle-Zélande, dès la fin du premier confinement en mai 2020, la Première Ministre Jacinda Adern a encouragé les chefs d’entreprise à envisager la semaine de 4 jours afin que les salariés puissent de nouveau voyager pendant leurs jours de repos et permettre ainsi de redynamiser le tourisme local.

En Allemagne, plus de 300 000 emplois sont menacés à cause de la crise sanitaire. C’est dans ce contexte que le secteur de la métallurgie ouvre la voie à la semaine de 4 jours afin de conserver les emplois au lieu de les supprimer. C’est exactement la solution adoptée par Volkswagen lors de la crise économique de 1993 pour maintenir un maximum d’emploi.

En Espagne, le gouvernement va débloquer 50 millions d’euros pour expérimenter pendant 2 ans la semaine de 4 jours au sein de 200 entreprises volontaires. Les secteurs du télémarketing, les cabinets juridiques et comptables, les architectes pourraient être les premiers concernés.

En France, contrairement à ces autres pays, les débats sur la semaine de 4 jours sont au point mort. Et pour cause, les idées reçues ont la vie dure. En effet, il n’y a qu’à se remémorer les débats sur les 35 heures où les patrons pensaient que cette mesure allait encourager la fainéantise des salariés et donc entrainer une baisse de la productivité pour savoir que le combat concernant la semaine des 4 jours en France est loin d’être gagné.

 

Conclusion

La semaine de 4 jours a fait son chemin partout dans le monde, ainsi que ses preuves auprès des salariés comme des entreprises qui l’ont mise en place. En effet, les bénéfices ne manque pas : meilleur équilibre de vie, amélioration du bien-être au travail, augmentation de la productivité, diminution de l’empreinte carbone… Elle rend les entreprises plus attractives. Cette nouvelle répartition du temps de travail est même privilégiée comme solution de sortie de crise économique dans certains pays.

Vous l’aurez compris, la semaine de 4 jours a de quoi en séduire plus d’un. Si 61% des Français interrogés sont favorables à la semaine de 4 jours, 58% d’entre eux pensent qu’à l’avenir ce rythme de travail sera davantage répandus dans les autres pays européens. Cela montre bien que les mentalités sont longues à changer. À cela il faut ajouter l’inflexibilité du code du travail en France, mais aussi certains secteurs d’activité pour lesquels la mise en place de la semaine de 4 jours reste très compliquée.

Alors si vous aussi vous souhaitez voir votre entreprise passer à la semaine de 4 jours, voici le rapport d’étude de la mise en place de la semaine de 4 jours chez Welcome To The Jungle, une entreprise française de médias.